Trébeurden, ainsi que les autres communes trégoroises, doit faire face à l’invasion biologique d’espèces qui s’installent, prolifèrent et excluent les autres espèces.
La Renouée du Japon est actuellement la plus préoccupante de par les menaces qu’elle fait peser sur la biodiversité et de par la très grande difficulté à l’éliminer une fois qu’elle est installée.
Originaire d’Asie et introduite aux Pays-Bas en 1825, la Renouée du Japon n’est signalée en France qu’en 1939. On la trouve aujourd’hui en Europe, en Amérique du Nord et dans l’hémisphère Sud.
Introduite volontairement dans un jardin breton dans les années 60, elle est maintenant présente dans toutes les communes.
Elle est facile à reconnaître par sa grande taille (elle dépasse couramment 2m), sa tige rouge et creuse dressée comme un bambou, ses grandes feuilles ovales mesurant jusqu’à 20cm. « Une fois installée, la renouée va s’étendre comme une tache d’huile. La propagation de ses rhizomes peut progresser de 4m par an, la densité de son feuillage et la sécrétion par ses racines de toxines empêche le développement d’autres plantes. Sans oublier sa très grande résistance (elle peut percer le bitume), sa longévité (un rhizome peut rester en dormance plusieurs dizaines d’années), sa vigueur (un plant peut donner un rhizome de 10m) », explique Odile Guérin, conseillère Déléguée en charge de l’Environnement et du Développement Durable (voir sa note détaillée ci-jointe).
Pour s’en débarrasser, une stratégie à l’échelle communale s’impose.
Plusieurs solutions existent : mécaniques (arrachage, fauchage répété, couverture du sol), chimiques (badigeonnage foliaire, injection dans les tiges) et « naturelles » (pâturage).
Mission impossible ?
Il est illusoire de penser que l’on pourra éradiquer totalement les foyers d’implantation des Renouées. On pourra déjà considérer comme une victoire si on en limite l’expansion dans les deux années à venir, et si, à horizon d’une dizaine d’années, on a réduit significativement les foyers d’infection ainsi que la superficie des foyers restants.
La stratégie à Trébeurden
En 2009
- inventaire et cartographie des foyers sur le domaine public (appel au concours de la population) de manière à avoir une vision spatiale des foyers d’infestation et comprendre ses processus d’implantation avant de définir une stratégie commune de contrôle et d’éradication.
- intervention immédiate sur les foyers repérés en domaine public (arrachage ou fauchage).
- sensibilisation des Trébeurdinais pour le recensement tant en domaine public que privé.
Les années suivantes
- poursuite du recensement et surveillance particulière des abords des stations repérées
- information
- définition de la stratégie, parcelle par parcelle.
- interventions avec suivi scientifique.
Prévention
Adopter une bonne conduite
Ne pas planter de Renouées dans son jardin.
En cas d’infestation avérée
- Procéder à son arrachage ou à sa coupe régulièrement (voir protocole décrit précédemment)
- Ne pas mettre les tiges coupées ou les rhizomes en déchets verts, mais les incinérer ou les déposer à l’endroit prévu à la déchèterie
- Ne pas exporter les terres contaminées
- Ne passer la tondeuse sur une pelouse infectée qu’après coupe rase de la renouée
- Ne transporter les résidus de fauche vers le lieu sécurisé de la déchèterie que couverts
- Ne pas composter
Une lutte coordonnée
Commune et particuliers doivent unir leurs efforts. Les particuliers peuvent faire appel aux services de la commune pour aide et conseils. La commune met au service des Trébeurdinais une plate-forme sécurisée où les coupes de Renouées et autres invasives pourront être déposées. Après séchage, les déchets seront incinérés par les soins de la commune. Le transport vers la plate-forme sécurisée doit se faire en toute sécurité, c’est à dire dans une remorque bâchée (pour limiter les risques d’éparpillement donc de contamination lors du transport).
Si vous gérez vous-même vos coupes, il est conseillé de :
- Stocker les résidus sur bâche étanche (sans contact avec le sol pour éviter l’enracinement).
- Recouvrir d’un filet (pour éviter la dispersion par le vent)
- Brûler dès que sec
- Nettoyer les outils ayant servi à la coupe
- Vérifier qu’il n’y ait pas de fragments coincés dans les semelles de chaussures après chantier.